« Avec le temps, j’ai compris qu’il existe des personnes qu’on n’entend pas, mais qu’on apprend à lire.
Des personnes dont le silence n’est pas un mur, mais un paysage rempli de nuances.
Élise en fait partie.
Quand elle est arrivée aux Horizons ouverts, plusieurs se demandaient comment “communiquer” avec elle. Moi, j’ai vite réalisé que ce n’était pas de communication dont il s’agissait, mais d’observation. De présence. De patience.
Avec Élise, tout passe par des micro-gestes :
la façon dont elle place ses mains,
le rythme de ses déplacements,
la tension ou la détente de ses épaules,
ou même la manière dont elle s’assoit, un peu plus près ou un peu plus loin.
Chaque détail raconte quelque chose, pas un message clair, pas une intention précise, juste… une direction à suivre.
Une ambiance.
Une émotion.
Un jour, pendant une activité tranquille, elle s’est approchée et s’est installée juste à ma droite. Pas un mot, pas un regard appuyé. Simplement sa présence, posée là, comme une petite ancre. C’était suffisant pour comprendre : elle se sent en sécurité.
Ce n’est pas spectaculaire.
Ce n’est pas bruyant.
Mais c’est profondément beau.
Certaines personnes, on ne les écoute pas.
On les lit.
Et quand on apprend à lire ce langage-là, c’est tout un monde qui s’ouvre. »



















